Dans un paysage numérique de plus en plus complexe, les petites et moyennes entreprises (PME) sont confrontées à une série de défis en matière de cybersécurité. Parmi ces défis, l’hameçonnage émerge comme l’une des principales menaces auxquelles sont exposées les PME.
“Si 10% des PME françaises vont au tapis du fait d’une cyberattaque massive, nous avons alors un problème de sécurité nationale. On l’a vu depuis trois ans, avec les problèmes d’approvisionnement de nombreux sous-traitants, il faut sécuriser l’ensemble de la chaîne du tissu industriel, pas seulement les entreprises du CAC40 et les OIV”
L’hameçonnage comme première menace en 2022
En 2022, l’hameçonnage demeure la principale menace pour les entreprises (rapport d’activité 2022 cylbermalveilalnce.gouv.fr). Les recherches d’assistance concernant ce phénomène ont plus que doublé, passant de 13 % en 2021 à 27 % en 2022, soit une augmentation de 14 points.
Tout comme les entreprises et associations, l’hameçonnage prend la première place des demandes d’assistance en ligne des collectivités et administrations sur Cybermalveillance.gouv.fr avec 28 %, également en forte hausse par rapport à l’année précédente (+12 points).
Le rapport souligne que l’hameçonnage est devenu de plus en plus sophistiqué et difficile à détecter. Les cybercriminels utilisent des tactiques d’ingénierie sociale pour créer des e-mails et des messages qui semblent authentiques et légitimes, ce qui rend les employés plus susceptibles de tomber dans le piège. En outre, l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique par les cybercriminels a permis de personnaliser davantage les attaques, rendant ainsi l’identification des tentatives d’hameçonnage encore plus difficile.
Les conséquence pour les TPE/PME
Les conséquences d’une cyberattaque par hameçonnage peuvent être dévastatrices pour les petites et moyennes entreprises (TPE-PME). Selon des statistiques, près de 90 % des attaques de cybersécurité sont le résultat d’e-mails d’hameçonnage réussis. Une TPE-PME peut subir des pertes financières importantes, avec des coûts moyens estimés à plus de 100 000 euros par attaque.
Les conséquences d’une attaque cyber se traduisent également par des perturbations plus ou moins significatives de l’activité, pouvant durer plusieurs semaines voire plusieurs mois. Malheureusement, de nombreuses entreprises sous-estiment ou ne sont pas conscientes des arrêts ou des retards qui peuvent en découler. De plus, elles surestiment souvent leur capacité à retrouver rapidement un niveau d’activité normal. En réalité, le délai moyen pour un retour à la normale est de 29 jours pour les PME et 26 jours pour les TPE.
Cette perturbation de l’activité peut entraîner des pertes d’exploitation considérables. Les frais liés à la reconstitution des systèmes d’exploitation et les coûts de gestion de crise constituent les principaux postes de dépenses et de pertes dans les cas étudiés. Il est donc primordial pour les entreprises de prendre pleinement conscience de ces risques et de mettre en place des mesures de prévention et de protection adéquates pour minimiser les conséquences néfastes d’une attaque cyber.
Les principales mesures de préventions
La prévention des cyberattaques par hameçonnage est essentielle pour assurer la sécurité des entreprises. Voici quelques mesures clés recommandées par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et cybermalveillance.gouv.fr :
- Sensibilisation du personnel : Former régulièrement les employés aux techniques d’hameçonnage, en les sensibilisant aux signes d’e-mails suspects, aux liens ou pièces jointes douteux, et en leur apprenant à vérifier l’authenticité des expéditeurs.
2. Renforcement de l’authentification : Mettre en place une authentification à deux facteurs (2FA) pour les comptes et services sensibles, afin d’ajouter une couche de sécurité supplémentaire.
3. Filtrage des e-mails : Utiliser des filtres anti-spam et anti-hameçonnage pour bloquer les e-mails malveillants avant qu’ils n’atteignent les boîtes de réception.
4. Mise à jour régulière des logiciels : Appliquer les correctifs de sécurité et les mises à jour logicielles dès leur disponibilité pour combler les vulnérabilités connues.
5. Protection contre les liens malveillants : Utiliser des outils de détection des URL malveillantes pour vérifier la réputation des liens inclus dans les e-mails.
6. Surveillance du trafic réseau : Mettre en place une surveillance proactive du trafic réseau pour détecter toute activité suspecte et identifier les tentatives d’hameçonnage.
7. Politiques de sécurité strictes : Établir des politiques de sécurité claires concernant l’utilisation des e-mails, des mots de passe robustes, du partage d’informations sensibles, et veiller à leur application rigoureuse.
8. Sauvegardes régulières : Effectuer des sauvegardes régulières des données critiques et les stocker de manière sécurisée hors ligne, afin de pouvoir les restaurer en cas de compromission.
En mettant en œuvre ces mesures de prévention, les entreprises peuvent réduire considérablement les risques liés aux attaques par hameçonnage et renforcer leur résilience face aux menaces cybernétiques croissantes. La vigilance et l’engagement de tous les membres de l’organisation sont indispensables pour maintenir un environnement sécurisé.